Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/69

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prise et nous ne pourrons imaginer aucun changement, où il n'y ait volonté de puissance. Nous ne saurions trouver l'origine d'une transformation s'il n'y a pas empiétement d'une puissance sur une autre puissance.

La mécanique ne nous montre que des conséquences, et encore ne nous les montre-t-elle qu'en images (le mouvement est un langage figuré). La gravitation elle-même n'a pas de cause mécanique, car elle n'est que la raison de conséquences mécaniques.

La volonté d'accumuler des forces est spécifique pour le phénomène de la vie, la nutrition, la procréation, l'hérédité, - pour la société, l'Etat, les murs, l'autorité. Ne nous serait-il pas permis de considérer aussi cette volonté comme cause agissante dans la chimie ? - et dans l'ordre cosmique ?

Non seulement constance de l'énergie: mais maximum d'économie dans la consommation: de sorte que le désir de devenir plus fort, dans chaque centre de force, est la seule réalité, - non point conservation de soi, mais désir de s'approprier, de se rendre maître, d'augmenter, de devenir plus fort.

Un principe de causalité doit-il nous démontrer que la science est possible ? - " La même cause produit le même effet. " - " Une loi permanente des choses " ? - " Un ordre invariable. " - Parce qu'une chose est évaluable, est-elle de ce fait nécessaire ?