Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/247

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pouvoir, ni où il se rencontre. Être raisonnable, en effet, n’est rien autre chose qu’être le principe de ses actions. Or, de même que des propriétés différentes constituent des êtres différents, l’appétit, l’animal, la chaleur et la puissance de la communiquer le feu, et ainsi du reste, ce qui fait l’homme, c’est la raison. Ajoutons que la raison équivaut au pouvoir qu’a l’homme d’être le principe de son action et de son abstention. Ces deux choses mêmes n’en font qu’une, et qui détruit cela détruit l’homme. Cependant nos adversaires paraissent, mettant de côté la raison, placer dans l’appétit le libre pouvoir. Or, c’est précisément de ce qu’ils ne reconnaissent pas que notre libre pouvoir consiste dans la délibération, que procède leur erreur. En effet, pour ce qui est de l’appétit, ils peuvent dire que cela est au pouvoir des animaux, qui se fait suivant l’appétit, parce que les animaux ne seraient pas capables, sans l’appétit, de faire ce qu’ils font. Que si, au contraire, nos adversaires plaçaient notre libre pouvoir dans la délibération, ils ne seraient pins alors fondés à