Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/258

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ci comme la cause de ce qui s’est produit ? Comment expliquer aussi que les vertus et les vices soient en notre pouvoir ? Car, si nous agissons toujours d’une manière nécessaire, comment les uns pourraient-ils raisonnablement mériter des louanges et les autres le blâme ? De toute évidence, cette doctrine ne fait que fournir aux mauvaises actions une apologie. Nous voyons en effet que ce n’est nullement au destin, nullement à la nécessité que l’on attribue les bonnes et belles actions, tandis que les méchants prétendent que c’est à la fatalité qu’ils doivent d’être méchants. Or, si les méchants se persuadent que les philosophes eux-mêmes tiennent le même langage, comment ne se porteront-ils pas en toute sécurité au désordre, et ne chercheront-ils point à y entraîner autrui ?