Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/277

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essence du destin, n’est-ce pas se mettre en flagrante contradiction avec la réalité ? Si les pères, par exemple, sont les causes des fils, et qu’il faille demander aux causes ce qu’il est dans leur nature de produire, de telle sorte qu’un homme soit la cause d’un homme, et un cheval la cause d’un cheval ; de quel homme, après eux, sont causes ceux qui ne se sont jamais mariés, ou de quel homme, après eux, les enfants qui ont été enlevés prématurément ? il est trop clair qu’au nombre des choses qui sont produites, il y en a beaucoup qui, faute d’un développement suffisant, ou parce qu’elles n’ont pas été mises en production, ou parce qu’elles ont péri avant d’avoir été mises en production, ne parviennent à être causes de rien de ce que comportait leur puissance constitutive. D’autre part, de quoi dira-t-on que sont causes les superfluités qui naissent dans certaines parties du corps ? De quoi les monstres et les êtres contre nature, qui ne sont même aucunement capables de subsister ? Si dans les plantes l’écorce est à cause de la pulpe, et la pulpe à cause du fruit, et si les plantes