Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/324

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étant données, il est impossible que nous n’agissions pas d’une certaine manière, et c’est nécessairement que se produisent les circonstances qui nous déterminent à agir. Toutefois, comment ne pas le constater ? Il ne suffit pas qu’un homme fasse une chose qui plaise pour qu’on dise qu’il agit bien ; ni, pour qu’on dise qu’il a commis une faute, qu’il ait fait quelque acte fâcheux. Nous ne disons que quelqu’un a bien agi, qu’autant qu’ayant la possibilité d’aller au pire, il a choisi et exécuté le meilleur. Que la même action soit accomplie, mais qu’elle l’ait été fortuitement, nous ne disons plus que celui qui l’a faite a bien agi ; car ce n’est point seulement par l’événement que nous jugeons de la bonté d’une action, mais bien plutôt et tout d’abord par la disposition et le pouvoir de celui qui l’a faite. Et on peut appliquer aux fautes les mêmes observations. Imaginez que les circonstances enlèvent à des hommes la faculté d’agir autrement qu’ils agissent comme ils ne contribuent pas d’ailleurs à former les circonstances qui les déterminent à agir,