l’amabilité et la beauté de sa nouvelle fiancée ne lui firent jamais oublier son premier amour.
« À cette époque il écrivit : Amour et religion, la Poussière séminale des fleurs, plusieurs autres Fragmens et l’Élève de Saïs. Au printemps de 1799 mourut la gouvernante de Sophie, mademoiselle Dancour ; cette mort fit une impression profonde sur Novalis, car il savait qu’elle était morte du regret de Sophie. Il retourna bientôt après chez son père, et fut placé dans son département comme assesseur et capitaine du cercle de Thuringe. Il fréquenta de nouveau l’université de Jéna, où il fit la connaissance de A. W. Schlegel et celle de l’ingénieux physicien Ritter, dont il suivit les leçons, et dont il admirait le rare talent à faire des expériences. Dans l’été de cette année, étant allé voir mon ami W. Schlegel, je vis Novalis pour la première fois, et nous devînmes bientôt amis intimes. Que de beaux jours nous passions ensemble à Jéna avec Schlegel, Schelling et quelques autres amis ! À mon retour de Jéna j’allai le voir dans sa maison, où j’appris à connaître sa famille. Il me lut son Élève de Saïs et plusieurs autres Fragmens. Il m’accompagna jusqu’à Halle, où nous passâmes des heures bien agréables dans la famille de M. Reichard[1], à sa campagne de Giebichstein. C’est vers cette époque qu’il conçut la première idée de son Henri d’Ofterdingen, Il avait déjà composé plusieurs de ses poésies sacrées ; elles devaient faire partie d’un livre de cantiques, auquel il voulait ajouter des sermons. Il se livrait en outre avec ardeur aux occupations de son état ; tout ce qu’il faisait, il le faisait avec zèle ; car les choses les plus ordinaires ne lui paraissaient pas insignifiantes. Ayant fixé en 1799 mon séjour à Jéna, ainsi que Fréderic Schlegel, Novalis y vint souvent passer quelque temps avec nous. Sa sœur aînée s’étant mariée cette année, les noces furent célébrées
- ↑ Compositeur célèbre et auteur de plusieurs ouvrages estimés.
