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PROFILS D’OR ET DE CENDRE




II


LES PETITES FILLES



Elles courent ici pour quelque neuve fête,
Entre leurs bras d’enfants levant leurs jeunes têtes
Vers quelque dieu mystérieux.
Tandis que balançant vos bras nus autour d’elles,
Violon qui n’avez pour archet que des ailes,
Vous scandez l’air silencieux.

Elles vont trois par trois, deux par deux, solitaires.
Nymphes qu’enivre encor le jouet éphémère
D’un corps d’enfant, souple et léger,
Et qui s’en vont sans crainte aux chemins de la terre
En cueillant le soleil qui danse en la poussière,
Fruit d’or d’un automnal verger !