Page:Olympe de Gouges - Lettre a Monseigneur le duc d'Orleans premier prince du sang, 1789.djvu/3

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toutes ces nuances sont présentes à vos yeux : votre cœur en frémit, & vos nobles principes en repousseront toujours l’outrage.

La France se trouve en ce moment dans une telle révolution & dans une effervescence si allarmante qu’il semble que les Français veulent terminer leur brillante carrière en recommençant celle qu’ont enfanté tous les troubles de l’Angleterre.

On diroit qu’un Cromwel caché parmi des Français n’excite les esprits, & ne les porte à la révolte que pour se montrer un jour à nos yeux tout puissant.

La crainte, les allarmes, la terreur peuvent avoir produit ce phantôme, & nous faire redouter de nouveaux fers appesantis par le poids d’un tyran & d’un usurpateur.

Qui peut mieux que vous, Monseigneur rassurer les Français ?… Ami du Peuple Premier Prince du Sang, connoissant les loix & l’humanité, vous viendrez en personne à votre Palais Royal qui est devenu aujourd’hui l’asyle d’une foule d’énergumènes, dont les discours achèvent d’égarer le peuple, & jettent l’épouvante dans la