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DES POÈMES D’OSSIAN.

pherson ; ces doutes allèrent en augmentant surtout en Angleterre.

Il existait alors entre ce royaume et l’Écosse une jalousie nationale qui s’étendait de la politique à la littérature, et entre l’Écosse des hautes terres et l’Écosse des basses terres, ces mesquines rivalités qui ne cessent d’affliger un pays que lorsque les progrès de la civilisation ont réuni les esprits et les intérêts dans une intelligente unité. Macpherson, cependant, enrichi par sa traduction, était parti pour Pensacola, comme secrétaire du gouverneur de la Floride orientale. Il visita les Antilles, quelques provinces de l’Amérique septentrionale, et revint en Angleterre en 1766. En 1771 il donna son introduction à l’histoire de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, ouvrage qui lui valut le reproche d’avoir mis l’imagination à la place des faits, à propos de l’origine celtique des premiers habitants des Îles Britanni-


    ainsi que le docteur Blair lui-même, pour soutenir sans aucun intérêt un mensonge grossier. Disons de plus avec le docteur Blair qu’il faudrait supposer que Macpherson eût joui d’un crédit assez grand pour rendre tous les habitants des montagnes et des îles d’Ecosse complices de son imposture ; sans cela, ajoute-t-il, mille roix se seraient élevées pour lui dire : « Ce ne sont point là les poèmes de nos bardes, ces poèmes que nous entendons répéter chaque jour. »