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xiv
DE L’AUTHENTICITÉ

de l’Écosse et aux îles Hébrides, et en avait profité pour faire des recherches sur Ossian. À son retour, il attaqua Macpherson comme faussaire : il imprima que non-seulement il ne croyait pas à l’existence d’anciens manuscrits, mais qu’il soupçonnait l’auteur de cette prétendue version d’avoir fait traduire quelques fragments de son travail en langue gallique[1] afin de colorer son œuvre de toutes les apparences d’une compilation véritable. Macpherson, furieux, adressa au docteur une lettre pleine de menaces. La réponse ne se fit pas attendre et nous la transcrivons pour donner au lecteur une idée de l’animosité des parties dans ce scandale littéraire :

Monsieur James Macpherson,

« J’ai reçu votre folle et impudente lettre. Je ferai de mon mieux pour repousser toute violence tentée contre moi ; et, ce que je ne pourrai faire moi-même, la loi le fera pour moi. J’espère n’être jamais détourné de dévoiler une fourberie par les menaces d’un brigand.

  1. Macpherson a donné tout le septième chant de Témora dans la langue gallique, à la suite de sa traduction, édition in-4o de Londres. 1763.