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DES POÈMES D’OSSIAN.

entendit des ministres puritains, des vieillards, des paysans, etc., en un mot, s’acquitta de sa mission avec toute la minutie, tout l’appareil des formes légales, comme s’il se fût agi d’une enquête judiciaire. La société, munie des pièces du procès, publia en 1805, le résultat de ses travaux : les commissaires, avec plusieurs autres lambeaux poétiques, avaient retrouvé la description d’un char, d’un combat, d’un bouclier et quinze cents vers environ presque entièrement semblables à la version anglaise du poème de Fingal[1]. Cependant la société termine son rapport par les conclusions suivantes :

  1. About fifteen hundred verses, in words almost the same with the poem of Fingal were transmitted to the highland society. Voyez le rapport de cette société, appendice no 15. Quelle plus forte preuve en faveur de l’authenticité peut-on désirer ? dit J. Sinclair ; n’est-il pas avéré par là qu’une grande partie du poème de Fingal existait dans la tradition orale (diss. p.  LXXV) ? Ailleurs il ajoute, à propos de Johnson qui prétend n’avoir pas trouvé six lignes d’ancienne écriture dans tout son voyage au nord de l’Écosse : « Les préjugés les plus aveugles pourraient seuls porter un homme de sens et de probité ordinaires à publier des assertions aussi peu fondées. Quoique bon nombre de manuscrits gallics soient perdus, il en existe encore plusieurs, et si le docteur Johnson, dans son voyage, avait manifesté le moindre désir à ce sujet, au lieu de six lignes, il aurait trouvé beaucoup de personnes en état de lui réciter six cents lignes de poésie gallique (Diss. p. IV).