Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xxiij
DES POÈMES D’OSSIAN.

Nous allons répondre successivement à ces objections :

1o  On sait que les Romains, à tort ou à raison, représentaient comme barbares les peuples avec lesquels ils étaient en guerre et qu’ils entretenaient contre eux les plus hostiles préjugés ; mais les historiens et les bardes de l’Écosse et de l’Irlande s’accordent à représenter les tribus de ces pays comme nourrissant les sentiments les plus purs et les plus exaltés. Tacite lui-même ne parle-t-il pas de l’espèce de culte des Germains pour les femmes ? Ne raconte-t-il pas que les hommes du Nord voyaient en elles quelque chose de saint et de sacré ? Il n’est plus étonnant dès lors que ce religieux respect passant de leurs mœurs dans les chants de leurs bardes, leur poésie ne se soit élevée à un caractère de pureté chevaleresque qui peut surprendre chez les peuples qu’on est habitué à regarder comme barbares, mais qui n’en est pas moins naturelle à leurs mœurs et conforme à l’histoire.

2o  Nous l’avons déjà dit plus haut, Macpherson est seul responsable des plagiats dont on accuse Ossian. Nous avons comparé sa traduction du premier chant de Fingal avec la version littérale anglaise que M. Tho-