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la guerre des boutons


On applaudit à cette offre généreuse et la Marie Tintin, bonne amie comme chacun savait du général Lebrac, fut acclamée cantinière d’honneur de l’armée de Longeverne. Camus annonça également que sa cousine, la Tavie[1] des Planches, se joindrait aussi souvent que possible à la sœur de Tintin, et elle eut sa part dans le concert d’acclamations ; Bacaillé, toutefois, n’applaudit pas, il regarda même Camus de travers. Son attitude n’échappa point à La Crique le vigilant et à Tintin le comptable et ils se dirent même qu’il devait y avoir du louche par là-dessous.

– Ce midi, fit Tintin, j’irai avec La Crique acheter le fourbi chez la mère Maillot.

– Va plutôt chez la Jullaude, conseilla Camus, elle est mieux assortie qu’on dit.

– C’est tous des fripouilles et des voleurs, les commerçants, trancha, pour les mettre d’accord, Lebrac, qui semblait avoir, avec des idées générales, une certaine expérience de la vie ; prends-en, si tu veux, la moitié chez l’un, la moitié chez l’autre : on verra pour une autre fois ousqu’on est le moins étrillé.

– Vaudrait peut-être mieux acheter en gros, déclara Boulot, il y aurait plus d’avantages.

– Après tout, fais comme tu voudras, Tintin, t’es trésorier, arrange-toi, tu n’as qu’à montrer tes

  1. Octavie.