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la guerre des boutons


Si on manque de munitions, six des petits prendront chacun deux bérets et partiront les remplir à la carrière du Rat (c’est la plus près du camp). Il désigna ceux qui, le cas échéant, seraient chargés du ravitaillement ou plutôt du réapprovisionnement des munitions. Puis il fit exhiber à Tintin les diverses pièces du trésor de guerre afin que les camarades fussent tous tranquilles et bien affermis, et il donna le signal de la marche en avant, lui prenant la tête et comme toujours servant d’éclaireur à sa troupe.

Son arrivée fut saluée par le passage d’un caillou qui lui frisa le front et lui fit baisser le crâne ; il se retourna simplement pour indiquer aux autres, par un petit hochement de tête, que l’action était commencée. Aussitôt ses soldats s’écampillèrent et il les laissa se placer à leur convenance, chacun à son poste habituel, assuré qu’il était que leur flair guerroyeur ne serait pas ce soir-là mis en défaut.

Quand Camus fut juché sur son arbre, il exposa la situation.

Ils y étaient tous à leur lisière, les Velrans, du plus grand au plus petit, de Touegueule le grimpeur à Migue la Lune l’exécuté.

– Tant mieux ! conclut Lebrac, ce sera au moins une belle bataille.

Pendant un quart d’heure, le flot coutumier d’in-