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la guerre des boutons


bientôt une épaisse toiture de feuilles sèches fermait complètement en haut l’ouverture de la cabane. Un seul trou fut ménagé à droite de la porte, afin de permettre à la fumée (car on allumerait du feu dans la maison) de monter et de s’échapper.

Avant de procéder à l’aménagement intérieur, Lebrac et Camus, devant toutes leurs troupes réunies, massées face à la porte, suspendirent par un bout de ficelle une touffe énorme de beau gui d’un vert doré et patiné, dans les feuilles duquel luisaient les graines ainsi que des perles énormes. Les Gaulois faisaient comme ça, prétendait La Crique, et on dit que ça porte bonheur.

On poussa des hourrah !

— Vive la cabane !

— Vive nous !

— Vive Longeverne !

— À cul les Velrans ! Enlevez-les !

— C’est des peigne-culs !

Ceci fait, et l’enthousiasme un peu calmé, on nettoya l’intérieur de la bâtisse. Les cailloux inégaux furent enlevés et remplacés par d’autres. Chacun eut sa besogne. Lebrac distribuait les rôles et dirigeait, tout en travaillant comme quatre.

— Ici au fond, contre le rocher, on mettra le trésor et les armes ; du côté gauche, dans un em-