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la guerre des boutons


camp de l’Aztec ! La pile du chef, la dégringolade de Touegueule n’avaient pas été sûrement pour arrêter leur ardeur guerrière. Que pouvaient-ils bien méditer ? Et les sentinelles ruminaient, imaginaient, n’ayant rien d’autre à faire ; quant à Lebrac il était trop heureux de profiter du répit laissé par les ennemis pour se soucier ou s’enquérir de la façon dont ils passaient ces heures habituellement consacrées à la guerre.

Pourtant, vers le quatrième jour, comme on établissait l’itinéraire le plus court pour se rendre en se dissimulant de la cabane au Gros Buisson, on apprit par un homme de communication dépêché par le chef éclaireur, que les vigies ennemies venaient de proférer des menaces sur l’importance desquelles on ne pouvait point se méprendre.

Évidemment le gros de leur troupe avait été, lui aussi occupé ailleurs ; peut-être, avait-elle édifié de son côté un repaire, fortifié ses positions, creusé des chausse-trapes dans la tranchée, on ne savait quoi ? La supposition la plus logique était encore pour la construction d’une cabane. Mais qui avait bien pu leur donner cette idée ? il est vrai que les idées, quand elles sont dans l’air, circulent mystérieusement. Le fait certain, c’est qu’ils mijotaient quelque chose, car, autrement, comment expliquer pourquoi ils ne s’étaient pas élancés sur les gardiens du Gros Buisson ?