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la guerre des boutons


morceaux de sabres et de lances comme ils étaient, et quand ils iront mettre la main sous la pierre, ils sentiront comment il est fait maintenant leur trésor !

J’ai t’i bien fait ?

On serra la main de Gambette, on lui tapa sur le ventre, on lui ficha des coups de poing dans le dos pour le féliciter comme il convenait.

— Alors ! reprit-il, interrompant le concert de louanges qu’on lui décernait, alors vous, vous avez reçu la pile ?

— Ah ! mon vieux, ce qu’ils nous ont passé ! Et le « noir » a dit, ajouta Lebrac, que je ferais encore pas de première communion cette année, rapport à la culotte de saint Joseph, mais je m’en fous !

— Tout de même, des parents comme les nôtres, c’est pas rigolo ! Ils sont charognes au fond, tout comme si, eux, ils n’en avaient pas fait autant. Et dire qu’ils se figurent, maintenant qu’ils nous ont bien tanné la peau, que tout est passé et qu’on ne songera plus à recommencer.

— Non, mais des fois, est-ce qu’ils nous prennent pour des c… ! Ah ! ils auront beau dire, sitôt qu’ils auront un peu oublié, on les retrouvera les autres, hein, fit Lebrac, on recommence !

Oh ! ajouta-t-il, j’sais bien qu’il y a « quéque » froussards qui ne reviendront pas, mais vous tous, vous, sûrement vous reviendrez, et bien d’autres