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Étude des venins.


On désigne sous le nom de venin un produit toxique sécrété physiologiquement par des animaux, et dont les effets varient depuis la simple démangeaison, jusqu’aux souffrances qui peuvent déterminer la mort.

Les venins diffèrent des virus en ce que ceux-ci sont des produits morbides, accidentels, hétérogènes à l’organisme, dont les effets sur l’économie ne se manifestent qu’au bout d’un certain temps ; ils ont besoin d’une période d’incubation, tandis que l’action des venins est toujours instantanée.

Chez la vipère, le venin se présente sous la forme d’un liquide de consistance tenant le milieu entre celle de l’huile d’olive et du solutum aqueux de gomme arabique, il est transparent, visqueux, dépourvu de réaction acide et alcaline. Chez les serpents à sonnettes et chez les trigonocéphales, le venin, qui est des plus actifs, est d’une couleur verte. Chimiquement, ce produit physiologique est composé chez les vipériens, d’eau, d’un principe colorant jaune soluble dans l’alcool, de matières animales, telles que de l’albumine ou de mucus, d’une matière grasse, de sels, et enfin d’un élément essentiellement venimeux désigné sous le nom de vipérine. La vipérine ressemble beaucoup à la ptyaline, principe actif de la salive des mammifères dont elle s’en distingue par quelques réactions alcalines.

Placé sur la langue, le venin produit une sensation de saveur fraîche analogue à celle de la graisse des animaux, mais qui laisse à la gorge un goût excessivement âcre et désagréable. Son odeur est à peu près celle de la graisse de