Page:Petit - De la vipère et des moyens de remédier à sa morsure.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la saison ; et, d’autre part, par des causes appartenant à l’animal blessé, telles que sa constitution, son âge, sa susceptibilité nerveuse, la frayeur qu’il a pu éprouver, l’état de plénitude ou de vacuité de ses viscères digestifs au moment de l’accident, la nature de la partie lésée et sa structure plus ou moins vasculaire.

M. Léon Soubeiran, dans sa thèse sur la vipère et son venin, cita le fait curieux d’un individu qui, mordu six ans auparavant, affirmait que chaque année pendant un mois, à partir de l’époque correspondante à celle de la morsure, il éprouvait des douleurs assez vives dans le bras siège de cette lésion.

M Georges Villers, du Calvados, a constaté une enflure périodique se reproduisant chez des chiens pendant plusieurs années à la suite de morsures de vipère. La première observation n’était donc pas un fait unique et offrait plus que l’intérêt d’un cas exceptionnel. La Gazette hebdomadaire a publié dans son numéro du 6 novembre 1864, une nouvelle observation dans laquelle M. le docteur Demeurat, de Tournan, montre une femme de soixante-cinq ans, laquelle fut mordue à l’avant-bras par une vipère, et qui depuis trente-neuf ans ressentait sur le siège de la morsure, le 28 mai de chaque année, une éruption bulleuse avec sentiment d’urtication, sans que la santé de la malade en éprouvât aucune altération.


Nécropsie. — Il est digne de remarque que les recherches ne font découvrir aucune espèce d’altération matérielle. Le sang seul, modifié dans son caractère, est noir, fluide, incoagulable. Certains physiologistes connus par leurs savantes recherches, au nombre desquels nous devons citer Fontana, Claude Bernard, Bérard, ont vu les globules rouges déformés, plus volumineux qu’à l’état normal.