du projet primitif demeura au nombre des espérances non encore réalisées. Mais, à défaut d’une puissance militaire et navale, on ne voit véritablement pas comment le Conseil, ainsi avisé, pourra remplir sa fonction, et quels moyens il aura de venir au secours de celui qui aura imploré son aide.
En admettant même que les membres de la Société
fussent prêts à mobiliser, sur les ordres de ce Conseil,
ce qui serait, à la vérité, bien extraordinaire, bien contraire
aux traditions de la politique, encore faudrait-il
que le Conseil eut le temps de se réunir, d’établir une
correspondance avec les États susceptibles d’être chargés
de la mission d’appuyer ses commandements: bref,
que toute une procédure fut suivie, pendant laquelle
l’État menacé et auteur de la plainte aurait eu, certainement,
dix fois le temps de disparaître sous les coups
de son ennemi.
Il est étrange que les membres de la Conférence de
la paix n’aient pas été frappés du caractère purement
utopique de cet article, et de la disproportion véritablement
ridicule existant entre l’objet de la Société et les
moyens mis à la disposition de ses représentants.
Du reste, l’article suivant déclare que toute guerre
affectant, même comme simple menace, l’un des membres
de la Société, intéresse la Société tout entière, et
que celle-ci doit prendre les mesures propres à sauvegarder
efficacement la paix du monde. Quelles mesures ?
Les mesures que le Conseil délibèrera après
avoir été convoqué par son secrétaire général, convocation
que peut occasionner toute demande prove-