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de sa longueur, ce qui a lieu dans les veines au moment où l’on tire le piston, une petite quantité de liquide entre dans la seringue, et bientôt on ne peut plus mouvoir le piston. Si l’on examine le tuyau, on voit les parois appliquées l’une contre l’autre par la pression atmosphérique, de sorte que cette pression, cause première de l’entrée du liquide dans la seringue, se trouve bientôt changée en un obstacle insurmontable à une nouvelle entrée de liquide. »

Poiseuille a conclu de ses expériences que l’aspiration des parois thoraciques sur le fluide contenu dans les veines ne s’étendait pas au delà de quelques centimètres hors de la poitrine. Nous ne sommes pas de cet avis et nous croyons, comme beaucoup de physiologistes l’ont dit, que cette aspiration s’étend à toute cette partie des grosses veines, dans laquelle se fait sentir le flux et le reflux du sang qui constituent le pouls veineux.

Si nous supposons à présent une veine ouverte dans les limites que nous venons d’admettre, il est évident que l’aspiration exercée par la poitrine et aussi par les cavités droites du cœur agira en même temps sur le sang veineux et sur l’air extérieur, qui se précipitera par la plaie de la veine vers le centre de la circulation. Ce fait d’ailleurs a été démontré devant plusieurs membres de l’Académie de médecine de Paris par Amussat.

Il résulte de ce qui précède que les opérations qui se pratiquent au voisinage du cou, du tronc, à la queue peuvent seuls donner lieu à l’introduction de l’air dans les veines. On comprend que cette introduction sera d’autant plus facile que la veine blessée sera volumineuse, à ouverture plus grande et plus voisine de la poitrine. Les tiraillements exercés sur ces vaisseaux, la tension du cou, les mouvements violents auxquels se livrent les animaux pen-