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dant qu’on les opère ; les grands efforts d’inspiration favorisent aussi la production du phénomène. Amussat a prétendu que l’affaiblissement qui suit la perte d’une certaine quantité de sang influe sur la promptitude du résultat, mais cette influence a été contestée par M. Gerdy, qui a fait voir que les résultats varient également, que l’animal ait été ou non préalablement affaibli.

La première chose qui frappe au moment où une veine ouverte donne accès à l’air, c’est d’abord un bruit particulier qui d’abord avait été comparé au sifflement que fait entendre l’air lorsqu’il s’introduit dans le récipient de la machine pneumatique, dans lequel on a fait le vide. Mais ce bruit a été mieux étudié dans les expériences que l’on a faites, et l’on a reconnu qu’il ne présente pas toujours les mêmes caractères : Quelquefois il est sourd, à peine perceptible et il rappelle le lappement du chien ; lorsqu’il est plus intense, il simule le glouglou d’une bouteille qui verse à plein goulot le liquide qu’elle contient. Il est isochrome aux mouvements d’inspiration et quelque peu aussi aux mouvements de dilatation de l’oreillette.

Quelquefois, au moment de la pénétration de l’air, on a vu le malade tomber tout à coup, comme frappé de la foudre, mais il est parfaitement démontré aujourd’hui que les cas de ce genre sont tout-à-fait exceptionnels. Chez les animaux soumis aux expériences, l’introduction d’une assez grande quantité d’air a été nécessaire pour faire naître des symptômes un peu graves et surtout pour produire la mort.

Si l’on applique l’oreille nue ou armée d’un stéthoscope sur la poitrine d’un animal qui a reçu de l’air dans les veines, on entend un bruit de souffle et un gargouillement particulier qui dure tant que le phénomène a lieu et se prolonge