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comme entachés d’erreur de diagnostic les cas de mort attribués à l’introduction de l’air et dans lesquels l’autopsie n’a pas révélé cette circonstance.

Il faut convenir que le traitement à opposer à cette redoutable complication est bien peu avancé ; les recherches faites à ce sujet n’ont pas toujours conduit à des résultats satisfaisants. Parlons d’abord du traitement prophylactique. Quand on est obligé d’agir sur des régions qui ont le triste privilège d’être le siège du phénomène, il faut se garder autant que possible de donner au malade une position qui favorise l’introduction de l’air dans les veines. On doit donner la plus grande attention au tissu que l’on divise, si l’on prévoit que la section d’une veine est inévitable, on a conseillé d’appliquer une double ligature avant de l’attaquer par l’instrument ; mais ce moyen étant d’une application difficile, quelquefois même impossible, on se contente d’exercer avec les doigts ou à l’aide d’un garrot, si la région le permet, une compression préalable du côté du cœur. Il faut avoir soin de ne pas tirailler la tumeur, afin de ne pas tendre les veines, car cette cause permet aisément la pénétration de l’air. La compression exercée méthodiquement a été conseillée par certains auteurs, tels sont Gerdy, Amussat, Erichson, afin de diminuer l’étendue des inspirations ; mais elle ne saurait avoir une grande efficacité, puisqu’elle n’agit ni sur le diaphragme, ni sur le cœur, dont les mouvements paraissent aussi avoir de l’influence sur la production du phénomène. Dans l’opération du niquetage, M. Lafosse, conseille de toujours appliquer un pansement afin d’éviter l’air de pénétrer dans les veines coccigiennes, qui, vu leur position au milieu des os, ne s’affaissent pas lorsqu’elles sont vides ; par ce moyen cet habile praticien a toujours évité la bronchorrhée asphyxiante, qui est