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dans les opérations comparées entr’elles depuis les plus simples jusqu’aux plus graves, qu’il est impossible de déterminer le degré de gravité réelle de chacune d’elles, puis qu’il peut varier suivant une foule de circonstances. Cependant on peut dire d’une manière générale qu’une opération qui doit durer longtemps, et s’exercer sur les organes doués d’une grande vitalité, et jouant un rôle important dans l’économie est toujours une opération grave. On peut en dire autant de toutes celles qui doivent laisser à leur suite une vaste solution. Avant tout une opération doit être rationnelle ; mais l’expérience a démontré qu’il est bien difficile de fixer les limites du possible en médecine opératoire et de déterminer le point précis où la hardiesse devient de la témérité. On a vu des opérations, qui au premier abord semblaient d’une gravité inouïe avoir un complet succès ; tandis que d’autres qui semblaient peu graves en apparence emportaient les malades dans peu de temps. Souvent les accidents consécutifs ont leur source dans l’oubli de quelques précautions de la part du chirurgien, dans une faute commise en exécutant l’opération ; tel est par exemple le cas de l’ouverture de l’artère suscapulaire dans la ponction d’une tumeur sanguine existant à l’épaule gauche, près de l’articulation scapulo-humérale, à la suite de cette lésion, le sang s’est épanché dans le tissu cellulaire de l’épaule en grande quantité et de là une gangrène consécutive qui a été suivie de la résorption purulente et de la mort. Chez les carnivores une saillie osseuse trop considérable dans les amputations ne permettra pas à la plaie de se cicatriser complètement et d’une manière durable.

On pourrait parcourir ainsi toutes les opérations chirurgicales, on n’en trouverait pas une seule qui ne pût offrir des exemples de ces accidents consécutifs qui reconnaissent