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solide. Et par les progrès que leur ont fait faire les hommes sérieux qui se sont dévoués aux écoles vétérinaires, que l’art ne recule plus devant les dangers contre lesquels il peut s’armer à l’avance ; et le fer du chirurgien anatomiste pénètre sûrement à travers l’épaisseur des tissus de nos animaux devenus pour ainsi dire transparents jusqu’aux parties les plus profondes.

Cependant il faut se garder de croire que tout soit si bien prévu et calculé dans les opérations, qu’il ne se trouve plus de place pour les événements anormaux qui constituent les accidents. Sans parler des fautes que peut commettre le chirurgien, à combien de circonstances indépendantes de celles-ci, n’est pas subordonné le succès d’une opération ! N’est-il pas forcé d’abandonner une part de son œuvre à des aides dont l’intelligence n’est pas toujours à la hauteur de cet emploi et dont la force ne suffit pas pour maintenir les mouvements désordonnés du malade indocile ? L’observation de ces prescriptions n’est elle pas à la merci des gens qui doivent avoir soin des animaux ? Ne lui est-il pas souvent impossible de satisfaire aux exigences les plus rigoureuses de l’hygiène ? Enfin, les sciences qui ont pour objet les organismes vivants, ont fait sans doute un pas immense dans ces derniers temps, mais elles sont loin encore de ce degré de précision qui caractérise les sciences physiques à notre époque. Ainsi il n’est pas toujours possible de tenir un compte exact des dispositions individuelles, d’apprécier, de soupçonner même ces idiosyncrasies si bizarres, ces degrés si divers de résistance vitale, qui font que telle secousse de l’économie, à peine ressentie par l’un devient mortelle pour l’autre, sans qu’on puisse trouver, dans l’état apparent des organes, rien qui explique une susceptibilité si différente dans les deux cas. Ces influences aussi puissantes