Page:Poe - Derniers Contes.djvu/137

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On n’avait jamais rien vu d’aussi miroitant ni d’aussi clignotant. Cette attitude de la part de mon œil dans la gouttière n’était pas seulement irritante par son insolence manifeste et sa honteuse ingratitude, mais elle était encore excessivement inconvenante au point de vue de la sympathie qui doit toujours exister entre les deux yeux de la même tête, quelque séparés qu’ils soient. Je me vis forcée bon gré, mal gré, de froncer les sourcils et de clignoter en parfait concert avec cet œil scélérat qui gisait juste sous mon nez. Je fus bientôt soulagée par la fuite de mon autre œil. Il prit en tombant la même direction (c’était peut-être un plan concerté) que son camarade. Tous deux roulèrent ensemble de la gouttière, et, en vérité je fus enchantée d’être débarrassée d’eux.

La barre était entrée maintenant de quatre pouces et demi dans mon cou, et il n’y avait plus qu’un petit lambeau de peau à couper. Mes sensations furent alors celles d’un bonheur complet, car je sentis que dans cinq minutes au plus je serais délivrée de ma désagréable situation. Je ne fus pas tout à fait déçue dans cette attente.