Page:Poe - Derniers Contes.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rience démontre que les cryptographies les plus habilement construites, une fois suspectées, finissent toujours par être déchiffrées.

On pourrait imaginer un mode de communication secrète d’une sûreté peu commune ; le voici : les correspondants se munissent chacun de la même édition d’un livre — l’édition la plus rare est la meilleure — comme aussi le livre le plus rare. Dans la cryptographie, on emploie les nombres, et ces nombres renvoient à l’endroit qu’occupent les lettres dans le volume. Par exemple — on reçoit un chiffre qui commence ainsi : 121-6-8. On n’a alors qu’à se reporter à la page 121, sixième lettre à gauche de la page à la huitième ligne à partir du haut de la page. Cette lettre est la lettre initiale de l’épître — et ainsi de suite. Cette méthode est très sûre ; cependant il est encore possible de déchiffrer une cryptographie écrite d’après ce plan — et d’autre part une grande objection qu’elle encourt, c’est le temps considérable qu’exige sa solution, même avec le volume-clef.

Il ne faudrait pas supposer que la cryp-