Page:Poe - Derniers Contes.djvu/307

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Car tout ce que Dieu lui avait donné
Elle le conservait avec un soin jaloux.

Elle gardait avec soin ses rares beautés
Des amoureux chauds et sincères —
Son cœur pour tout était froid, excepté pour l’or,
Et les riches ne venaient pas lui faire la cour ; —
Mais quel honneur pour des charmes à vendre,
Si les prêtres se chargent du marché !

Maintenant elle marchait, vierge encore plus belle.
Vierge éthérée, pâle comme un lis :
Et elle avait maintenant une compagnie invisible
Capable de désespérer l’âme —
Entre le besoin et le mépris elle marchait délaissée,
Et rien ne pouvait la sauver.

Aucun pardon maintenant ne peut rasséréner son front
De la paix de ce monde, pour prier ;
Car pendant que la prière égarée de l’amour s’est dissipée dans l’air,
Son cœur de femme s’est donné libre carrière !
Mais le péché pardonne par Christ dans le ciel
Sera toujours maudit par l’homme !


Nous avons quelque peine à reconnaître dans cette composition le Willis qui a écrit tant de « vers de société. » Non seulement elle est richement idéale ; mais les vers en sont pleins d’énergie, et respirent une chaleur, une sincérité de sentiment évidente, que nous chercherions en vain dans tous les autres ouvrages de l’auteur.

Pendant que la manie épique — l’idée