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en rapport avec le caractère des sentiments, et surtout avec le laisser-aller du ton général. Il a été longtemps de mode de regarder ce laisser-aller, ce naturel dans le style littéraire, comme un naturel purement apparent — et en réalité comme un point difficile à atteindre. Mais il n’en est point ainsi : — un ton naturel n’est difficile qu’à celui qui s’appliquerait à l’éviter toujours, à être toujours en dehors de la nature.

Un auteur n’a qu’à écrire avec l’entendement ou avec l’instinct, pour que le ton dans la composition soit toujours celui qui plaira à la masse des lecteurs — et naturellement, il doit continuellement varier avec le sujet. L’écrivain qui, d’après la mode de la North American Review, serait toujours, en toute occasion, uniquement serein, sera nécessairement, en beaucoup de cas, simplement niais, ou stupide ; et il n’a pas plus de droit à être considéré comme un auteur facile ou naturel qu’un exquis Cockney, ou la Beauté qui dort dans des chefs-d’œuvre de cire.

Parmi les petits poèmes de Bryant[1], au-

  1. William Cullen Bryant, l’un des poètes américains les plus admirés de Poe. « M. Bryant, » dit-il dans son essai