Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/160

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gnages d’une végétation plus que tropicale, des traces de plantes qui n’auraient jamais pu fleurir sans une chaleur et une lumière immensément plus grandes que celles que notre Soleil peut actuellement donner à aucune partie de la Terre. Devons-nous rapporter cette végétation à l’époque qui a suivi immédiatement l’émission de la planète Vénus ? À cette époque a dû se produire pour nous la plus grande somme d’influence solaire, et cette influence a dû, dans le fait, atteindre alors son maximum ; naturellement nous négligeons la période de l’émission de la Terre, qui fut sa période de simple organisation.

D’autre part, nous savons qu’il existe des soleils non lumineux, c’est-à-dire des soleils dont nous déterminons l’existence par les mouvements des autres, mais dont la luminosité n’est pas suffisante pour agir sur nous. Ces soleils sont-ils invisibles simplement à cause de la longueur de temps écoulé depuis qu’ils ont produit une planète ? Et en revanche, ne pouvons-nous pas, au moins dans de certains cas, expliquer les apparitions soudaines de soleils sur des points où nous n’en avions pas jus-