Page:Poincaré - La Science et l’Hypothèse.djvu/135

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attirante ; ce n’est pas l’inertie du corps, c’est son pouvoir attirant.

C’est là un procédé indirect, dont l’emploi n’est pas théoriquement indispensable. Il aurait très bien pu se faire que l’attraction fût inversement proportionnelle au carré de la distance, sans être proportionnelle au produit des masses, qu’elle fût égale à :

,


mais sans que l’on eût :

.

S’il en était ainsi, on pourrait néanmoins, par l’observation des mouvements relatifs des corps célestes mesurer les masses de ces corps.

Mais avons-nous le droit d’admettre l’hypothèse des forces centrales ? Cette hypothèse est-elle rigoureusement exacte ? Est-il certain qu’elle ne sera jamais contredite par l’expérience ? Qui oserait l’affirmer ? Et si nous devons abandonner cette hypothèse, tout l’édifice si laborieusement élevé s’écroulera.

Nous n’avons plus le droit de parler de la composante de l’accélération de A qui est due à l’action de B. Nous n’avons aucun moyen de la discerner de celle qui est due à l’action de C ou d’un autre corps. La règle pour la mesure des masses devient inapplicable.

Que reste-t-il alors du principe de l’égalité de