Page:Poincaré - La Science et l’Hypothèse.djvu/141

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dération de certains systèmes matériels de masse négligeable, envisagés à l’état de tension et capables de transmettre des efforts considérables à des corps éloignés, système dont le type idéal est le fil. »

Un fil qui transmet une force quelconque, s’allonge légèrement sous l’action de cette force ; la direction du fil nous fait connaître la direction de la force, dont la grandeur est mesurée par l’allongement du fil.

On peut alors concevoir une expérience telle que celle-ci. Un corps A est attaché à un fil ; à l’autre extrémité du fil on fait agir une force quelconque que l’on fait varier jusqu’à ce que le fil prenne un allongement a, on note l’accélération du corps A ; on détache A et on attache le corps B au même fil, on fait agir de nouveau la force, ou une autre force, et on la fait varier jusqu’à ce que le fil reprenne l’allongement a ; on note l’accélération du corps B. On recommence l’expérience tant avec le corps A qu’avec le corps B, mais de façon que le fil prenne l’allongement β. Les quatre accélérations observées doivent être proportionnelles. On a ainsi une vérification expérimentale de la loi d’accélération énoncée plus haut.

Ou bien encore on soumet un corps à l’action simultanée de plusieurs fils identiques également tendus, et on cherche par l’expérience quelles doivent être les orientations de tous ces fils pour que le corps demeure en équilibre. On a alors une vérification expérimentale de la règle de la composition des forces.