Page:Poincaré - La Science et l’Hypothèse.djvu/281

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Si l’on veut appliquer ce mode d’analyse à la théorie d’Ampère sur les courants ouverts, on arrive à des résultats bien faits pour nous surprendre.

D’abord, l’induction ne peut se déduire de la variation du champ magnétique d’après la formule bien connue des savants et des praticiens, et en effet, comme nous l’avons dit, il n’y a plus à proprement parler de champ magnétique.

Mais il y a plus. Si un circuit C est soumis à l’induction d’un système voltaïque variable S ; si ce système S se déplace et se déforme d’une manière quelconque, que l’intensité des courants de ce système varie suivant une loi quelconque, mais qu’après ces variations, le système revienne finalement à sa situation initiale, il semble naturel de supposer que la force électromotrice moyenne induite dans le circuit C est nulle.

Cela est vrai si le circuit C est fermé et si le système S ne renferme que des courants fermés. Cela ne serait plus vrai, si l’on accepte la théorie d’Ampère, dès qu’il y aurait des courants ouverts. De sorte que, non seulement l’induction ne sera plus la variation du flux de force magnétique dans aucun des sens habituels de ce mot, mais elle ne pourra pas être représentée par la variation de quoi que ce soit.


II. — Théorie de Helmholtz. — J’ai insisté sur les conséquences de la théorie d’Ampère et de sa façon de comprendre l’action des courants ouverts.

Il est difficile de méconnaître le caractère para-