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DE LA BEAUTÉ DU CHEVAL


Le mot beauté, pris dans son acception la plus large et en même temps la plus simple, indique l’état particulier d’un objet, dont les formes extérieures ou les qualités morales excitent en nous un sentiment d’amour ou d’admiration : une chose est belle, quand elle plait à l’œil. Qu’un amateur se trouve en face d’un animal, il examine, dans leur ensemble, ses divers caractères extérieurs et cherche à les apprécier d’une manière absolue, conformément à l’idée qu’il a du beau, en d’autres termes, au point de vue de ce que dans les arts on appelle l’esthétique. L’élégance, la vigueur, la souplesse de son corps, les nuances plus ou moins chatoyantes de sa couleur, un je ne sais quoi, enfin, plus facile à sentir qu’à définir, impressionne son esprit et détermine son jugement. Il y a plus, si plusieurs autres personnes réputées comme ayant le sentiment du beau, examinent cet animal dans des conditions identiques, elles éprouvent toutes la même sensation et portent sans restriction le même jugement.

Ce n’est pas de cette beauté purement conventionnelle et trop artistique que je veux parler à propos du cheval. Pour que ce dernier soit beau, il ne suffit pas que ses formes soient parfaitement modelées et qu’elles se dessinent en contours irréprochables ; elles doivent encore recéler en elles ou dans leur agencement, certains indices qui dérivent de cette beauté superficielle qui seule est peu de chose, et ne doit occuper que le deuxième rang.