Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/100

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Et le long d’un mur morose
Comme un air d’accordéon.
Autant vouloir qu’une rose
Fleurisse dans l’Odéon.

Il en tire quelques litres
D’un vin âpre, aigre, dur, sûr
À faire grincer les vitres,
À déconcerter l’azur ;

Une piquette hérétique,
Un infâme reginglard,
Sans âme, sans esthétique,
Sans rien là, comme Abélard.

Et propre à salir la nappe
Tout au plus, d’un cabaret ;
Jamais le gosier d’un pape
Ne s’en accommoderait.

N’en voulant pas pour sa table,
C’est bien pourquoi — nous dit-on
Il vend ce vin impotable,
Pour s’en acheter du bon.