Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/130

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Je te vois affairé, rapide,
Les bras ballants, le regard vide,
On eût dit épars..,
Distribuant mille poignées
De main, pas toujours renseignées,
Sur les boulevards.

Ton nom encombrait les gazettes.
Parmi ceux d’un tas de mazettes,
Dont le leur me fuit ;
Qui te célébraient après boire,
Et tu prenais pour de la gloire
Tout ce vilain bruit !

On t’invoquait comme la Muse
Du demi-monde où l’on s’amuse,
Du Paris-fêtard,
Toi, plus triste qu’une Wallace,
Qu’un convoi de huitième classe,
Quartier Mouffetard.

Tu nous amusas, somme toute,
Tant que fus sur notre route…
Sommes-nous ingrats !
Car te voilà dans la Ténèbre,
Sans même l’oraison funèbre
Qu’on fait au Bœuf gras,