Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/194

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Ce serait trop beau ! Mais sans doute,
C’est à quoi l’on pense d’abord.
Et bien, c’est faire fausse route.
Ces fruits ont un tout autre sort.

Ils vont chez de grands dignitaires,
Étant nommément destinés
À ces messieurs des ministères,
Aux fins d’égayer leurs dîners.

Ces « duchesses » et ces « calvilles »
Sont pour ces rongeurs, ces lapins ;
Quant à nous, multitudes viles,
Ils nous repassent les pépins.

Et pourtant, avec la galette,
Sotte France ! que tu leur sers,
Ils pourraient, sans faire de dettes,
Se payer des fameux desserts.

Las ! nous raisonnons, pauvres hommes.
Trop vite — c’est notre défaut.
Ce sont précisément ces pommes,
Ce sont ces poires, qu’il leur faut !