Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/216

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L’ABSINTHE


Absinthe, je t’adore, certes !
Il me semble, quand je te bois,
Humer l’âme des jeunes bois,
Pendant la belle saison verte !

Ton frais parfum me déconcerte.
Et dans ton opale je vois
Des cieux habités autrefois,
Comme par une porte ouverte.

Qu’importe, ô recours des maudits
Que tu sois un vain paradis,
Si tu contentes mon envie ;

Et si, devant que j’entre au port,
Tu me fais supporter la Vie,
En m’habituant à la Mort.