Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/87

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Où tout de suite, il demanda
Je ne sais quel « brandy-soda »
Histoire de se mettre en verve :
« — Ladies et gentlemen — dit-il —
Qui buvez de cet alcool vil,
Quel sort l’avenir vous réserve !… »

Les clients, d’abord ahuris,
L’interrompirent par des cris :
« — Non… mon vieux… assez… qu’on le sorte
— Tu nous embêtes, mon garçon. »
Là-dessus, sans plus de façon,
Le patron le mit à la porte.

« Allons — pensa-t-il — j’ai gaffé.
Et puis, il changea de café.
Et certainement notre apôtre.
N’eut pas à le chercher bien loin,
La Providence ayant pris soin
De mettre un café près d’un autre.

Là, vidant « cocktail » sur cocktail.
Contre l’affreux poison mortel
Il reprit son réquisitoire.
Mais il fut derechef semé.
Et d’un pas déjà moins rythmé
Il dut autre part aller boire.