Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/92

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Et tout aussitôt je verrai
Un vin sympathique et doré
Sourdre, rapide
Dans mon verre à cette heure vide.

Tout aussitôt les lourds épis
Réveillés, sans plus de répits,
Gonflés de sèves,
Se tiendront droits comme des glaives,

Et vous verrez les pauvres gens
À pas nombreux et diligents,
En vos chapelles,
Apporter leurs primes javelles.

En procession ils iront
Ceindre, ô Madone ! votre front
De marguerites,
Et de lis, vos fleurs favorites.

Et moi le profane rimeur,
Si j’en dois croire la rumeur,
Moi, dont la muse
Est une bacchante camuse,

Je saurai bien, dans un couplet,
Vous égrener un chapelet
De rimes blanches,
Sur ma lyrette des dimanches.