Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/94

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Bien entendu, ma vieille branche,
Nous laissons de côté Janvier,
Qui n’est guère qu’un long dimanche.
Je commence par Février.

Or, en Février, j’ai la flemme.
Je ne saurais rien combiner,
C’est un mois trop court. On n’a même
Pas le temps de se retourner.

En mars, si je bouge d’un pouce,
C’est bien par curiosité ;
Je vais voir si la feuille pousse
À l’arbre de la Liberté.

Mais quoi ! tous les ans, je constate
Qu’il n’est toujours qu’un échalas.
En Avril, mon Dieu !… je me tâte
Et j’attends les premiers lilas

De Mai. L’âpre désir me gagne,
Alors, de fuir loin de Paris,
Et de distraire à la campagne
Si j’ose dire… mes esprits.

À ces fins, en juin, je consulte
L’Indicateur, lequel, pour moi,
Est comme une science occulte.
J’y renonce, et je me tiens coi.