Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/95

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En Juillet, si le soleil brille,
Avec tout un peuple fringant,
Je vais reprendre la Bastille…
C’est mon mois le plus fatigant.

Si bien qu’en Août, mon petit père,
Je bois, et j’y suis bien forcé.
Faut-il pas que je récupère
Sang et sueur que j’ai versés ?

En Septembre ?… voyons… que fais-je ?…
Je ne puis pas me rappeler.
Mais sois sûr que, comme au collège,
Je ne dois guère me fouler.

En Octobre, encore qu’en panne
Au sein de mon appartement,
Comme le vulgaire profane,
Je rentre officiellement.

En Novembre, mois triste et blême,
Afin d’honorer mieux les morts,
Ne voulant pas poser moi-même
Pour un être vivant, je dors.

Et, pendant le mois de Décembre,
À l’instar de Chose et Machin,
Je fais, ce qu’ils font à la Chambre,
De beaux projets pour l’an prochain. »