Page:Poulverel - De l’air au point de vue hygiénique et thérapeuthique.djvu/14

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auxquelles se sont livrés de nombreux observateurs, parmi lesquels je citerai Moyle, qui a étudié la composition de l’air dans les mines de Cornouailles, et Félix Leblanc, dans celles de Bretagne et de Belgique que l’oxygène peut être abaissé dans des proportions considérables : ainsi, sur 100 parties d’air, il a trouvé au minimum 14,64 d’oxygène 85,36 d’azote, 0,13 d’acide carbonique ; et au maximum, 18,95 d’oxygène, 80,98 d’azote et 0,065 d’acide carbonique. Félix Leblanc a constaté dans l’air des mines le plus altéré par l’effet de la respiration et de la combustion des lampes une proportion de 3 à 4 pour 100 d’acide carbonique, et une diminution de 4 à 5 pour 100 dans la proportion d’oxygène. Dans ces conditions les lampes des mineurs s’éteignent, mais ceux-ci peuvent encore respirer et vivre. Il y a des cas cependant où, dans les puits de mine, dans des fentes, depuis longtemps abandonnés et dans lesquels l’air n’est point agité et mis en mouvement soit par des courants naturels, soit par des appareils de ventilation, la proportion d’oxygène que l’air renferme alors descend, ainsi que Leblanc a pu l’observer dans un cas, au-dessous de 10 pour 100 ; un pareil milieu est irrespirable, mais un fait aussi remarquable que la disparition de l’oxygène, et pour le moins inattendu, a été observé dans cette circonstance. C’est que l’acide carbonique que l’air renfermait en excès n’était cependant point en proportion avec la diminution si grande de l’oxygène ; ceci tient aux pyrites ou sulfures de fer qui se trouvent en si grande abondance dans toutes nos houillères ; mises à découvert par une tranchée de mines, infiltrées par l’eau, les pyrites délitescentes absorbent rapidement l’oxygène de