Page:Poulverel - De l’air au point de vue hygiénique et thérapeuthique.djvu/25

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vaisseaux, et des hémorrhagies se produisent. C’est encore le même phénomène qui ferait crever le ballon lancé dans les airs, si l’aéronaute n’avait soin d’ouvrir la soupape, à mesure qu’il s’éloigne de la terre, pour faire fuir une partie du gaz et mettre celui qui reste en rapport de tension avec l’atmosphère raréfiée. C’est la rareté de l’air qui permet le gonflement de la peau sous la ventouse qu’on y applique, et qui provoque ainsi l’épanchement du sang ; c’est elle qui, sous la succion du nourrisson, fait sortir le lait de la mamelle.

Un air rare, sous un volume donné, contient peu d’oxygène, et la respiration, se faisant incomplètement, s’accélère pour regagner en multipliant les inspirations, ce qui manque à chacune pour introduire dans la poitrine l’air nécessaire à l’hématose ; le cœur bat avec force, le pouls est fréquent ; la circulation se fait avec difficulté ; les poumons s’engorgent ; tous les canaux sanguins se distendent et des anévrismes se forment.

À mesure que l’air devient rare, il nous paraît plus pesant, et parce qu’il nous soutient moins et parce que notre sang est moins vivifié par la respiration. Nous avons encore l’habitude de dire qu’il est lourd quand il est chaud et humide, quoiqu’il pèse moins alors que dans les cas contraires ; il soutient moins nos organes, et les parties du corps, affaiblies par une respiration imparfaite, s’affaissent les unes sur les autres et nous donnent un malaise que nous attribuons à la pesanteur de l’atmosphère.

Presque toujours très sec, l’air rare des régions supérieures a une grande affinité pour l’eau, dessèche la peau,