Page:Pradels - Rupture de banc, 1887.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

égarer la justice. — Mais, faites excuse, mon tribunal, que ça, j’en suis sûr,… je suis Bidoche, fusilier à la 2e du 1er du 22e, même que je suis caserné à la Pépinière. — Cet homme, il ment (que reprend le vieil entêté de juge), mais, pour mieux le confondre, envoyez à la Pépinière savoir s’il y a un militaire de ce nom ; et, en attendant, mettez-le là, dans ce cabinet, et gardez-le à vue. »

On me fourre dans un cabinet noir où je passe mon temps à calculer combien que ça peut coûter un banc !… deux heures après on me sort… et je vois mon capitaine qui me dit : « Comment, Bidoche, vous étiez en rupture de banc ? — Mon capitaine, que c’est la faute à Aglaé ! — C’est ça, toujours les femmes qui les poussent là… Quoi… vous osiez porter l’uniforme militaire avec une pareille souillure ? — Çà, c’est vrai qu’il était tout sali mon uniforme ; vu qu’en tombant je m’avais aplati dedans une flaque d’eau, sous le banc.

— « Allons, me fait le capitaine, ne cachez plus rien, et racontez tout au juge d’instruction. »

Alors, moi, je raconte toute l’histoire avec Aglaé ;… mais quand j’arrive au bond d’Aglaé qui a fait tout le malheur, voilà le juge, puis le capitaine, puis le greffier, puis les agents de police qui se tordent de rire,… mais, de rire,… que, sûr, ils ont cassé leurs bretelles ! Moi, j’étais de plus en plus épastrouillé.

« Imbécile (que me dit le capitaine), fiches le camp