Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/161

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D’après cet arrangement, quelle est la part de l’État dans la recette ? Néant : que dis-je ? non content de ne rien percevoir, l’État garantit aux Compagnies un minimum de dividende. Ainsi l’on peut dire que dans les chemins exécutés suivant la loi de 1842, l’État, c’est-à-dire le Pays, faisait la majorité des dépenses et se retirait devant les Compagnies au moment de réaliser les profits. Jamais le mercantilisme anarchique n’avait obtenu, par la faute d’un Gouvernement, pareil succès. Nous soutenions tout à l’heure que les instruments de circulation publique, création du Pays, devaient être livrés gratuitement au Pays. Le Gouvernement de 1830 les a livrés pour rien aux Compagnies, qui se font, elles, chèrement payer ; il ne s’est trompé que d’adresse.

L’idée de mutualité est des plus simples : elle n’est jamais entrée dans l’esprit des aristocraties, monarchies, théocraties et d’aucun Gouvernement. C’est dans le commerce des transports que l’initiative individuelle aurait eu le plus de puissance pour cette grande réforme : il faudra une révolution économique dans tout le pays pour la réaliser dans les canaux et les chemins de fer.



Chapitre XII. — Du crédit Mutuel[1].


Le mot crédit est un de ces termes passés dans l’usage vulgaire et dont les personnes de toutes les classes se ser-

  1. Voir sur cette question : Organisation du Crédit et de la Circulation ; Paris, 1848 ; — Rapport du citoyen Thiers, suivi du Discours prononcé à l’Assemblée Nationale par le citoyen Proudhon, 31 juillet 1848 ; — Intérêt et principal, discussion entre MM. Proudhon et Bastiat ; — Banque du Peuple, suivie du Rapport de la Commission des délégués du Luxembourg ; Garnier frères, 1849 ; — De la Justice dans la Révolution et dans l’Église, 3e étude.