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succussion et de la dilution. Ces manipulations pharmaceutiques isolent la force vitale de la masse, elles mettent en évidence ce principe dynamique, lequel jouit alors de toute son activité et se présente sous des conditions excellentes pour attaquer le principe immatériel de la maladie et l’annuler.

Du reste, il n’y a pas seulement que la dynamisation qui assure l’action des médicaments homœopathiques ; ainsi les soins que l’on prend de n’employer les médicaments que dans leur sphère d’action spéciale et l’attention que l’on a d’éloigner tout ce qui pourrait troubler leur action, sont des adjuvants qui contribuent puissamment à en augmenter leurs propriétés. Hahnemann préconise les médicaments à doses extrêmement petites : ainsi il admet que le médicament acquiert de l’intensité par la dilution et il recommande de répéter cette opération de 30 à 40 fois. À ce degré de dynamisation, le médicament est capable de produire des effets désastreux alors qu’il est employé par des mains inhabiles. C’est pourquoi les partisans de l’homœopathie, imbus de cette croyance, n’emploient les médicaments dilués qu’à des doses fractionnées.

L’idée du médecin allemand relative à la dynamisation, est facile à concevoir : Supposons un grain d’un médicament quelconque, d’acide arsénieux par exemple, que nous associons avec cent grains de sucre de lait ; de ce mélange nous en retirons un grain, lequel sera de nouveau intimement uni avec une quantité de sucre de lait égale à la première. Le produit obtenu constituera un médicament homœopathique de deuxième dilution. Que ces manœuvres se répètent indéfiniment et nous obtiendrons des médicaments de 10me, de 20me, de 30me, 40me dilution, etc. Une substance médicamenteuse peut jouir de grandes vertus, alors même que l’atténuation ou dynamisation a été portée jusqu’au décillionnième. Doppler de Prague en donne l’explication suivante : il suppose qu’une goutte de médicament portée à ce degré d’atténuation contient une énorme

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