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tions, c’est de prendre en considération les causes et d’en arrêter l’action. C’est ce que font les médecins du bon sens, les allopathes ; c’est ce que négligent les homœopathes.

Le siége, la nature du mal, ne sont pas là encore des conditions indispensables pour arriver à un traitement rationnel, et à un jugement heureux ou malheureux, de la maladie ? Évidemment il n’est pas besoin de commentaires pour en saisir leur importance.

Les homœopathes rapportent à l’action de trois miasmes toutes les maladies chroniques, et ce qui leur sert de fondement, c’est que dans les maladies chroniques de l’homme, l’hérédité joue un grand rôle et que les générations sont viciées par celles qui les précèdent. Mais c’est là un rêve de l’auteur, car les expériences cliniques de tous les jours nous prouvent que les agents morbifiques sont très-variés. Du reste, ce sujet ne nous concerne guère en vétérinaire, car les maladies chroniques dépendant de vices héréditaires constituent de fort rares exceptions chez nos animaux domestiques.

Une question plus importante que nous allons examiner maintenant, c’est celle qui se rapporte à la pharmacodynamie d’Hahnemann.

Le médicament, disent ses adeptes, produit son effet curatif en déterminant un effet morbide ; la guérison est corrélative à la propriété morbifique du médicament. Mais ne voyons-nous pas tous les jours des guérisons se produire par l’action de certains agents stimulants, qui ont pour résultat d’activer une fonction physiologique ou d’en réveiller une autre qui se trouvait éteinte ? Peut-on inférer à une action morbifique la guérison obtenue par l’action de la camomille, de la menthe, du tilleul, de l’infusion de thé ou des décoctions mucilagineuses, dans le cas d’embarras de l’intestin par des matières trop pâteuses ? Est-ce encore à une action morbifique qu’on ira attribuer la guérison des ruminants météorisés par l’emploi de l’ammo-