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DU MANGEUR D’OPIUM

turel que ce bourgeois se montrât animé du même esprit. Mais l’ensemble des citoyens les plus riches et les mieux élevés se montra des plus hospitaliers, des plus prévenants envers tous ceux qui justifièrent ces égards par leur conduite. Et le souvenir de leurs hôtes anglais ne fut point fugitif, car pendant bien des années qui suivirent la mort de mon frère, il m’arriva fréquemment de recevoir des lettres écrites en danois (longue que j’avais été amené à apprendre au cours des études, et dont j’ai depuis cherché à utiliser la connaissance dans un journal consacré à des recherches utiles tant pour l’histoire que pour la philologie). Ces lettres avaient pour auteurs des jeunes gens et des jeunes hommes du Jutland. Ces lettres étaient conçues dans les termes les plus affectueux, et avaient pour but de rappeler à mon frère des scènes et des incidents qui montraient sur quel pied d’intimité et même d’affection fraternelle il avait vécu parmi ces ennemis de son pays. J’en ai conservé quelques-unes, comme des souvenirs également honorables, à divers points de vue, pour les uns et pour les autres.


VIII

OXFORD


Ce fut dans l’hiver, et à l’époque la plus hivernale de 1803 que je fis mon entrée à Oxford avec l’intention de mettre à profit ses vastes ressources