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SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES

appelés, ou même autorisés à intervenir. Il en est de même, en fait, dans toutes les universités de l’Europe. Pourquoi donc faire mention de cela ? Pour ce motif tout simple, c’est que si la règle d’Oxford ne présente rien de particulier à cet égard, néanmoins le cas auquel elle s’applique lui est propre et se rencontre presque exclusivement dans nos Universités. Sur le continent il est extrêmement rare qu’un étudiant dispose de fonds suffisants pour se permettre un superflu tel que des grooms ou des valets de pied, tandis qu’à Oxford et à Cambridge la chose est assez commune pour être remarquée par l’œil le moins attentif. Aussi nous voyons qu’on met au compte de la supériorité des autres universités, la non-existence, d’un superflu sous ce rapport et sous quelques autres, alors qu’au contraire il est bien connu de tout observateur sincère que ce superflu-là, et d’autres ne sont point bannis par des règlements somptuaires édictés par ces universités, et que l’absence en est simplement due au faible chiffre de leur revenu moyen. Et cette pauvreté, dira-t-on, comment l’expliquez-vous ? Je réponds que je ne l’explique pas surtout par l’infériorité générale de richesse continentale par rapport à l’Angleterre, au point de vue de la diffusion de cette richesse. Et pourtant c’est un argument qui n’est pas dépourvu de valeur, car il est notoire d’une part qu’une richesse énorme, mais concentrée entre quelques mains, existe dans certains États continentaux, et cela dans des proportions plus vastes que chez nous, et que d’autre part, dans ces États, les domaines d’une étendue modérée sont en proportion numérique de un à deux cents, ou même deux cent cinquante qui existent en Angle-